Certains aliments, chargés d'ingrédients nocifs pour la santé, exposent les consommateurs à certains métaux lourds. Les derniers résultats de l’étude ESTEBAN (Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition) montrent que certains produits consommés, présentent de l’arsenic, du chrome, du cuivre, du nickel et du mercure. C’est le cas des céréales souvent consommées au petit-déjeuner par les enfants, qui sont surimprégnées de cadmium, alerte Santé publique France.

S’attaquer aux produits concernés pour combattre la surexposition aux métaux lourds

Grâce à cette étude, Santé publique France a mesuré le degré d’exposition à 27 métaux, indiquant leur présence dans l’organisme des adultes, et pour la première fois à l’échelle nationale, chez les enfants. 1 104 enfants et 2 503 adultes âgés de 6 à 74 ans ont participé à l'étude pour pouvoir quantifier la présence des métaux et ainsi identifier les aliments qui les contiennent. Pour Geneviève Chêne, directrice Générale de Santé publique France, poursuivre les mesures visant à diminuer les expositions de la population générale à ces substances, en agissant en particulier sur les sources d’exposition, est “encore aujourd’hui nécessaire” compte tenu du fait que les métaux lourds sont à l'origine de plusieurs effets néfastes pour la santé : cancérogénicité, effets osseux, rénaux, cardiovasculaires, neurotoxiques.

En France, plus d'exposition aux métaux lourds que dans la plupart des pays étrangers

L'étude montre que l’exposition aux métaux lourds concerne l’ensemble des participants, et que les niveaux d’arsenic, cadmium et chrome mesurés chez les adultes étaient plus élevés que ceux mesurés dans l’étude ENNS en 2006-2007. En outre, les français présenteraient des niveaux de métaux plus élevés que ceux retrouvés dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique du Nord (sauf pour le nickel et le cuivre).

Poissons, céréales et légumes bio, signalés comme principales sources de métaux lourds

Selon l'étude, la consommation de poissons et de produits de la mer influence les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure. Les céréales, plébiscitées par les enfants lors du petit déjeuner, seraient la source principale de cadmium. Les légumes issus de l’agriculture biologique sont la principale source de cuivre.

Attention à ne pas consommer toujours le même type de poisson

La majorité de la consommation de métaux lourds dans la population française par rapport à d'autres pays pourrait s’expliquer par les habitudes alimentaires. Les recommandations du PNNS (Le Programme national nutrition santé) préconisent de diversifier les sources d’aliments, notamment concernant les poissons. Malgré le fait que le poisson et les produits de la mer ont beaucoup de qualités nutritionnelles, leur consommation influence les concentrations en arsenic, cadmium, chrome et mercure. Varier les espèces et les lieux de pêche est important pour éviter la concentration des métaux.

Les adultes qui fument, plus exposés à l'imprégnation des métaux

Outre la diversification de l’alimentation, la lutte contre le tabagisme est une clef pour éviter la concentration des métaux. Selon l'étude, le tabagisme, y compris le tabagisme passif, augmente l’exposition au cadmium. En effet, chez les adultes fumeurs, le tabac entraîne une augmentation de plus de 50% d’imprégnation.